samedi 17 décembre 2011

Jane's Addiction - "Nothing's Shocking" / "Ritual de lo Habitual"

Si Jane's Addiction n'est un groupe méconnu, il n'a néanmoins pas eu le succès qu'il méritait, notamment en Europe. Fondé au milieu des années 80 par Perry Farrell, ce groupe est l'une des sources d'influence les plus importantes et les plus souvent citées des groupes actuels, à commencer par les Red Hot Chili Peppers.

Jane's Addiction est un mélange explosif, une alchimie rare entre quatre artistes, talentueux et surdoués. Ce groupe a le don d'allier diverses influences, d'y mettre sa patte, toujours avec un son et une rythmique énorme, et d'être identifiable parmi mille autres. Des ambiances psychédéliques parfois, une guitare agitée et un basse batterie groovy, un chant et une voix immédiatement reconnaissable, un côté pop sans l'être vraiment, des petites touches "70's", une fusion idéalement composée. Autour du charismatique et extravagant Perry Farrell, le groupe va sortir deux albums monstrueux à deux années d’intervalle. Deux bombes dans l'univers musical rock américain, deux albums d'une créativité inouïe et d'où s'échappent une énergie et une virtuosité formidables, laissant l'auditeur hébété de jouissance au terme de l'écoute.

Groupe de scène, Jane's Addiction devient entre 1985 et 1986 la sensation musicale de Los Angeles et sort en 1987 un premier album... live ! Il faut attendre encore 6 mois pour que sorte l'énorme "Nothing's Shocking" dont l’introductif "Up the beach" dessine en trois minutes le terrain de jeu des Californiens : l'intro de basse d'Eric Avery, les envolées magnifiques du guitariste Dave Navarro, la batterie puissante de Stephan Perkins et le chant haut perché de Perry Farrell. Le clou est enfoncé dès le second titre, l'explosif "Ocean size". Ce single déboule dans les oreilles sans crier gare. Puissant, agressif, violent, rageux, prétentieux à souhait, ce titre est l'ouverture idéal d'un album génial.

"Had a Dad" s'enchaîne en pétaradant, rythmés par la batterie omniprésente de Perkins. Les fréquents changements de rythme de la chanson la rende incroyablement vivante. Impossible de ne pas prendre un pied formidable en écoutant un titre aussi radical. Vient ensuite l'étrange "Ted just admit it...". Un titre long (plus de 7 minutes), moins rapide, au riff de basse entêtant et imparable. Contenu dans ses premières minutes, "Ted..." explose après 2:50 puis nous entraine dans un tourbillon psychédélique qui se termine dans la folie la plus totale. Jouissif. "Standing in the shower... Thinking" est une chanson que n'aurait pas reniée les Red Hot Chili Peppers par son côté funk, moins marqué chez Jane's Addiction. Si elle s'écoute sans déplaisir, elle n'est pas l'une des pièces majeures de l'album.

Ce dernier prend un tour plus planant avec l'arrivée de "Summertime rolls", qui débute minimaliste. Lent, enivrant, le titre s'étire en longueur, gagnant en puissance au fil des minutes pour finir sur la ligne de basse initiale. Avec le puissant "Mountain song", on retrouve un Jane's Addiction nerveux et aérien. Farrell scande les paroles de la chanson plus qu'il ne les chante. Ce titre est clairement l'un des meilleurs singles de l'album. "Idiots rule" m'est toujours apparu comme une idéale chanson de fin d'album. Le titre le plus funky de l'album derrière lequel on entend une trompette tenue par... Flea, le bassiste des Red Hot !

Le titre phare du CD est néanmoins "Jane says", l'une des chanson les plus connues du groupe. Navarro est passé à l'acoustique et donne le rythme. A titre personnel, "Jane says" ne fait pas partie des mes préférées des chansons du groupe, ni de l'album. Les goûts et les couleurs... Après l'inutile "Thank you boys" (à quoi sert donc cette minute ?) déboule l'excellent "Pig's in zen" qui clôt l'album de fort belle manière avec notamment un Dave Navarro particulièrement inspiré dans ses solos.

Avec cet album, Jane's Addiction frappe un grand coup. Mais c'est avec le temps que l'on remarque la qualité de "Nothing's shocking". Il n'a pas pris une ride et aujourd'hui encore plus qu'hier, on se rend compte du talent de Jane's Addiction, probablement le dernier groupe à avoir érigé l'adage "sex, drugs & rock n'roll" en art de vivre. Intemporel, "Nothing's shocking" est l'un des tout meilleurs albums rock que j'ai entendu.

Pour Jane's Addiction, néanmoins, le plus dur restait à faire : confirmer. Mais sur leur lancée, Farrell et sa bande allait tout renverser sur leur passage avec le grandiose "Ritual de lo Habitual".

A la fin de l'été 1990, quelques mots d'espagnol lançaient le surexcitant et surexcité "Stop!", premier single et titre d'ouverture de l'album. Une incroyable énergie se dégage de cette chanson, dont l'intensité dépasse la plupart des titres de "Nothing's shocking". "No one's leaving" ne gâte en rien le plaisir de l'auditeur et s'enchainent naturellement dans un style plus funky mais tout aussi rentre dedans que "Stop!".

"Ain't no right" débute par 45 secondes qui font penser à "Ted just admit it...", mais c'est un leurre. La basse tue à nouveau et nous entraine dans une débauche oppressante aux percussions tribales. Flippant à souhait. "Obvious" se veut moins stressant, plus aérien, comme si l'on était passé des bas fonds d'une ville ("Ain't no right") à une balade dans les montagnes ! N'en demeure pas moins que le titre déborde lui aussi d'énergie. Le single de cet album s'appelle "Been caught stealing". Comme "Jane says", c'est le titre le plus aborable, le plus "pop" et le moins agressif depuis le début de l'album. Et comme "Jane says", de loin pas mon préféré.

Débute alors la seconde partie de "Ritual". Celle que les membres de Jane's Addiction ont voulu comme un hommage à une amie de Perry Farrell, décédée d'une overdose d’héroïne. A titre personnel, je pense que "Three days" est l'un des meilleurs titre rock de l'histoire. Certainement le meilleur des 90's. A la fois lyrique et psychédélique, cette chanson est d'une beauté incroyable, où la fantastique créativité du groupe est développée à l'extrême, notamment les solos de Navarro qui sont tout bonnement hallucinants.

Le bonheur, c'est que "Then she did..." est fait du même bois et prolonge l'intense plaisir de l'écoute. Un groupe de cordes apporte un son mélancolique à ce titre qui pourrait être la petite soeur "soft" de "Three days". De cordes, violon tzigane cette fois, il est encore question dans "Of course", chanson aussi sûrement californienne que Farrell était clean. L'album s'achève sur une "Classic girl" splendide et romantique.

"Ritual de lo Habitual" est un album ultime, à la fois parce qu'il est probablement le meilleur des 90's aux côtés du "Nevermind" de Nirvana et de "Ten" de Pearl Jam. Mais aussi parce qu'il marque une première fin pour Jane's Addiction qui se sépare à l'issue de la tournée qui suit l'album. Comme pour "Nothing's Shocking", c'est l'ambition et l'avant-gardisme de "Ritual" qui étonne aujourd'hui. On pourrait croire que cet album est très récent. Il a pourtant plus de vingt ans. Quand à savoir lequel des deux est le meilleur, je pense que chaque fan de Jane's Addiction a sa préférence pour l'un ou l'autre. Personnellement, j'ai toujours eu un faible pour "Ritual", notamment à cause du monumental "Three days".

Jane's Addiciton se reformera une première fois en 1997 pour une tournée, mais sans le bassiste Eric Avery, remplacé par Flea des Red Hot. En 2003, le groupe se retrouve à nouveau sans Avery et sort un nouvel album "Strays" qui sera bien accueilli par les critiques avant de... splitter une nouvelle fois. Les membres préfèrent en effet se séparer plutôt que de tourner sans plaisir. Respect.

En 2008, Perry Farrell, Dave Navarro, Stephen Perkins et Eric Avery se retrouvent ensemble sur scène pour quelques concerts pour la première fois depuis 1991 puis partent en tournée avec Nine Inch Nails à l'été 2009. Pourtant, après une série de concerts en Australie début 2010, Eric Avery quitte (définitivement ?) le groupe. Chris Chaney, bassiste sur "Strays", reprend sur service en tournée et sur "The Great Escape Artist", album sorti en 2011 (le 4e seulement, en 26 ans d'existence du groupe !!), dans lequel on retrouve par moments la beauté et l'intensité des deux albums cultes du groupe, notamment sur "Underground", "End of the lies" ou "Irresistable force".

jeudi 8 décembre 2011

"Fatherland" de Robert Harris

J'aime l'histoire contemporaine, j'aime les romans policiers. Avec "Fatherland", j'ai été servi. Et j'ai même appris un mot, uchronie, qui se dit d'un roman qui modifie un évènement historique et ses conséquences. En l'occurrence, dans "Fatherland", l'Allemagne nazi a gagné la Deuxième Guerre mondiale et règne sans partage sur une Europe soumise.

En 1963, les Etats-Unis et l'Allemagne réchauffent leurs relations diplomatiques et Kennedy (Joseph, père de John) doit se rendre en visite officielle à Berlin. L’Allemagne piétine sur son front est, victime du terrorisme de partisans russes financés et armés par... les Etats-Unis. Parallèlement, un inspecteur de la police criminelle, Xavier March, tente d'enquêter sur le meurtre d'un ancien haut dignitaire nazi. Mais la Gestapo lui met des bâtons dans les roues et fait son maximum pour saboter l'enquête. Opiniâtre, March se lance à corps perdu dans la recherche de preuves aidé par une journaliste américaine.

Robert Harris nous entraîne dans le quotidien de la vie berlinoise après 30 années de nazisme, mélange de suspicion et de terreur, l'omniprésence d'Hitler, la propagande et ses mensonges, et la lassitude qui gagne certains, dont Xavier March, qui se sent de plus en plus mal dans son costume SS noir. Plusieurs personnages importants du roman sont des personnages réelles auxquels Harris a modifié voir "prolongé" la vie après 1942. Le romancier s'appuie également sur plusieurs documents, memorandums et faits historiques authentiques (Conférence de Wannsee notamment) et cela rend l'intrigue plus intense encore.

J'ai été vraiment séduit par ce roman qui peint un Berlin réaliste, effrayant et monumental imaginé par Albert Speer, l'architecte du régime nazi. C'est l'une des forces de ce roman où la ville apparait comme un personnage à part entière. L'intrigue politique est bien ficelée entre intimidation, violence et trahison. March est un personnage humain dont le mal-être social devient dangereux sous le nazisme. Je ne peux donc que recommander la lecture de cet excellent roman.

mercredi 23 novembre 2011

Mal de dos, lombaires, lactose et autres contrariétés

Une fois n'est pas coutume, je vais parler de moi. Et si mon expérience peut aider quelqu'un...

En 2007, je me suis fait opérer d'une hernie discale lombaire (L4-L5). J'avais des pertes de sensibilité dans le pied droit. Après l'opération et la rééducation, je dirais que j'ai retrouvé toute la sensibilité du pied droit. La seule séquelle notoire est une contraction passagère du muscle externe qui se trouve le long du tibia droit. J'ai une crampe à cet endroit dès que je suis un peu déshydraté.

Mais à cette même période, j'ai commencé à avoir de temps en temps des douleurs lombaires, comme une "barre" au bas du dos. J'ai lié ces douleurs à l'opération et aux séquelles de celle-ci. Cette barre apparaissait certains jours, d'autres pas. Physio, massages, gymnastique posturale, stretching, rien n'y faisait. Parfois les douleurs étaient fortes, parfois elles étaient lancinantes. J'ai appris tous les gestes, toutes les postures correctes à adopter pour soulager mon dos et malgré cela, les douleurs ne disparaissaient pas. Jusqu'à fin 2008, on va dire que c'était gérable, avec des jours sans douleurs.

J'ai appris à les connaitre, ces douleurs. Musculaires. Je pensais alors que ces "inflammations" protégeaient mon dos, comme lorsque l'on tombe dans les pommes. Le seul médicament qui soulageait un peu mes douleurs était l'Aspégic 1000. L'aspirine décontractait simplement mes muscles. J'ai consommé quelques boites.

A partir de 2009, sans qu'il ne se soit passé quelque chose par rapport à mon dos, les douleurs se sont faites plus fréquentes et plus handicapantes. Quotidiennes. Les médecins ont fait de nouveaux examens, radios, IRM, rien de bien net n'apparaissait. En gros, je devais vivre avec cela et faire en sorte de me soulager le plus possible. Avec des jumeaux qui venaient de naitre, facile à dire ! Je devais me coucher après avoir été faire les courses et avoir porté deux sacs de la voiture à la maison. Déprimant et stressant de se sentir aussi "inutile" à 35 ans déjà... Moi l'amateur de football, de concerts, je ne trouvais plus de plaisir à me rendre dans un stade ou dans un salle, car je stressais avant par peur d'avoir mal au dos et inévitablement, celles-ci apparaissaient, plus ou moins fortement durant le match, le spectacle. Debout ou assis, c'était du pareil au même. A partir de 2010, je peux compter mes sorties sur les doigts d'une main, je pense. Je n'osais plus m'éloigner de chez moi, partir en week-end, car je ne savais pas si à un moment je ne devais pas avoir à m'allonger pour me calmer les douleurs.

A partir de mai 2011, le médecin m'envoie chez un ostéopathe dont l'approche globale de mon problème me plait. Il prend en compte mes antécédents (football, opérations aux genoux, scoliose...), ma taille (1m92), les influences extérieurs (stress...) et il est le premier à évoquer mon alimentation comme un facteur pouvant entrer en ligne de compte.

Début août 2011, j'ai soudainement de fortes douleurs au bas du ventre surtout le matin, accompagnées de diarrhées. J'en parle à ma sœur qui évoque son intolérance au lactose : "T'as qu'à essayer d'arrêter les produits laitiers pendant quelques jours, ça ne peut pas te faire de mal et tu verras bien si ça vient de là.". On était un jeudi matin et j'arrête illico les produits laitiers.

Le samedi matin, je me lève sans avoir mal au ventre, ni au dos. Content. Ma femme et les enfants étant de sortie, je vais faire les courses seul. En rentrant, je suis surpris de constater que je n'ai pas mal au dos. Étrange. Je me lance dans le nettoyage de la maison, je range, passe l'aspirateur. Debout, agenouillé, plié, je n'ai toujours pas mal au dos. J'exagère même et parviens quand même à "obtenir" une petite douleur. Mais pas la même, rien à voir.

JE REVIS SOUDAIN !!

Dès lors, je ne consomme plus de produits laitiers traditionnels, ma sœur me fait découvrir les gammes de produits laitiers sans lactose de la Coop (Free From) et de la Migros (Aha). Elle me conseille également un médicament à prendre avant de manger des produits contenant du lactose (Lacdigest). Je vais quand même voir son gastroentérologue qui... est ravi que je n'ai plus mal au dos ! Il confirme néanmoins une possible "connexion" entre l'intolérance au lactose et les douleurs musculaires. Mon ostéopathe, heureux lui aussi, me dit qu'il n'est pas utile d'en parler aux médecins qui m'ont suivi car ils n'y croiraient pas. Fantastique médecine...

Je ne suis pas médecin et je ne peux pas précisément expliquer le rapport entre le lait et mes douleurs dorsales. Je ne suis pas complètement intolérant au lactose, il doit me rester quelques enzymes pour faire une partie du boulot. J'ai souvent été sujet à des crampes lorsque je jouais au foot. Cela m'arrive encore parfois en VTT. A l'effort, la crampe provient d'une surcharge de calcium lié à la perte de sodium (sudation). Est-ce que cet équilibre calcium-sodium était toujours limite chez moi ? Le fait est que je ne bois pas beaucoup au quotidien. Pas le litre et demi recommandé en tout cas. Par contre, je prenais toujours mon bol de lait le matin. Et "m'intoxiquais". Je ne vois que la conjoncture de trois facteurs, une mauvaise coïncidence entre la hernie discale, l'intolérance au lactose et ma sensibilité aux crampes.

J'écris ce post en novembre 2011. Cela fait donc un peu plus de trois mois que je n'ai plus mal au dos, que je n'ai pas pris un Aspegic, que je peux à nouveau courir avec mes enfants et jouer avec eux sans avec l'air d'un grand-père. Je suis parti en week-end avec des copains sans angoisse, je suis allé voir deux matches de hockey et un concert. Comme avant.

Aussi, aujourd'hui, lorsque quelqu'un me dit qu'il a souvent mal au dos, je commence par lui demander s'il consomme beaucoup de produits laitiers.

dimanche 20 novembre 2011

"La griffe du chien" de Don Winslow

Énorme, monstrueux,époustouflant. Les adjectifs me manquent en évoquant "La griffe du chien", chef d’œuvre de Don Winslow. Le roman s'étale sur trente années de guerre entre autorités américaines et narcotrafiquants mexicains. Personnage central de l'ouvrage, Art Keller travaille pour la DEA au Mexique et est le témoin direct de la prise de contrôle du transport de la drogue colombienne par la famille Barrera. Le trampoline mexicain, plateforme de transit de la cocaïne entre la Colombie et les Etats-Unis. Entre Keller et les Barrera, la guerre commence...

Winslow utilise divers protagonistes dont les histoires se recoupent souvent. En dehors d'Art et des Barrera, les principaux acteurs du roman se nomment Nora, la prostituée au grand coeur, Callan, le tueur irlandais, mais on y trouve aussi la Mafia, des agents fédéraux,des politiciens, l'Eglise, les milices d'extrême-droite. Tous humains, tous à la limite entre le bien et le mal.

Roman noir, pessimiste, d'une violence inouïe où la réalité se mélange à la fiction (tremblement de terre de Mexico, ALENA...), c'est un pan de l'histoire des Etats-Unis et du Mexique qui est raconté ici au travers des luttes, manipulations, vengeances et guerres d'influence. Et des guerres tout courts.

"La griffe du chien" n'est pas de ces livres qu'on lit en salle d'attente ou dans le bus. Il vous prend aux tripes, les serre et ne les lâche plus. C'est probablement l'un des tous meilleurs romans que j'ai lus. Le plus impressionnant probablement, c'est cette sensation à la lecture d'être sans arrêt à la fin d'un polar traditionnel, toujours dans une extrême tension, toujours au bord de la rupture, sur le fil du rasoir.

Une œuvre monumentale que je vous invite à lire de toute urgence !

mardi 25 octobre 2011

Serie A, 9e journée : Juventus - Fiorentina 2-1

Match avancé de la 9e journée de Serie A, ce derby entre la Juventus et la Fiorentina promettait. La Juve a bien débuté le championnat malgré un jeu qui reste encore à parfaire. Reste qu'elle engrange des points. De son côté, la Fiorentina piétine avec quatre journées consécutives sans victoire.

La première mi-temps est un récital des Bianconeri : Le trio Pirlo - Marchisio - Vidal étouffe le milieu florentin et impose un rythme assez élevé. Pepe a deux occasions nettes d'ouvrir la marque, mais il échoue sur Boruc (5e) puis par maladresse (9e) sur deux services de Matri. Entre temps, Marchisio se crée lui aussi une occasion (7e). On attend le but. Celui-ci tombe à la 13e minute à la suite d'un corner de Pirlo. La reprise de Vidal est mal négociée par Boruc, Munari lâche Bonucci qui reprend. La Juve mène et c'est parfaitement logique.

Malgré ce but, la Fiorentina ne parvient pas à redresser la tête. Au contraire, la Juve continue à jouer sa partition. Pepe a l'occasion de faire le break, mais échoue encore sur Boruc (23e). Puis juste avant la pause, c'est Vucinic qui voit son ballon traverser le but sans y pénétrer (44e). La dernière occasion de la première mi-temps sera néanmoins pour Matri (46e). La Juve atteint la mi-temps avec un avantage minimal tant son emprise sur le match a été grande. Rythme, qualité technique, vivacité, il y avait tout dans cette mi-temps.

A la mi-temps, Mihaijlovic sort Cerci et fait entrer Gilardino. Ce changement équilibre son équipe puisque Jovetic recule d'un cran et se retrouve dans la zone de Pirlo. Et surtout, les Florentins reviennent le couteau entre les dents. A la 47e, Jovetic met une première fois Storari à l'épreuve de la tête. Puis Gilardino voit son coup de tête frôler le poteau droit (54e). La Juve est prise à la gorge et la splendide égalisation de Stevan Jovetic parachève la domination florentine (57e).

Après ce but, la Fiorentina cesse son pressing sur les joueurs de Conte et le match s'équilibre. Pepe se lance alors dans un slalom parfaitement improbable au terme duquel, au milieu de quatre défenseurs, il parvient à glisser le ballon de la pointe du pied à Matri qui ne se fait pas prier pour redonner l'avantage à la Juventus (65e). Tout est à refaire pour les protégés de Mihaijlovic. Sauf que la Juve tient son os et ne le lâchera plus. C'est même les Bianconeri qui se créeront les meilleures occasions de la fin de match. Matri est d'abord bien proche de tripler la mise quelques minutes après son but (68e) puis Behrami sauve du bout du pied, toujours devant l'ancien attaquant de Cagliari (71e). La Juve gère, la Fiorentina n'a pas les moyens de l'inquiéter. La dernière occasion du match revient à l'inévitable Matri qui bute encore sur Boruc (89e).

La Juventus continue ainsi son bon parcours en championnat et met la pression sur l'Udinese qui joue demain à Naples. Si la défense a peu été mise à contribution, la maitrise du ballon au milieu du terrain a été très intéressante. Pirlo est toujours un extraordinaire playmaker et son association avec Marchisio est fructueuse. Devant, Pepe déborde d'activité (aidé ce soir par Vidal) tandis que Vucinic évolue dans un registre plus technique. En pointe, Matri joue aussi bien le rôle de remiseur que de finisseur.

Côté Fiorentina, Jovetic est un peu le cache-misère. Le brillant monténégrin est le créateur, l'inspirateur de cette équipe qui, sans lui, n'a pas beaucoup d'arguments à mettre en avant.

STORARI 6 - Un arrêt sur la tête de Jovetic, un but sur lequel il ne peut rien et c'est tout.
BARZAGLI 6 - Un match sans histoire
BONUCCI 6.5 - Ouvre la marque, pas d'erreurs, un bon match
CHIELLINI 6 - Défensif, il a peu apporté en attaque. A fait son job.
LICHTSTEINER 6.5 - Vargas lui a souvent couru après, tandis que Pasqual s'est fait enrhumer.
PIRLO 7 - Métronome de l'équipe, par ses passes, il donne le tempo du jeu de la Juve.
MARCHISIO 6.5 - Vif, percutant, offensif, le parfait second de Pirlo.
VIDAL 6.5 - Grosse activité, encore trop de déchets. A l'origine du but de Bonucci.
PEPE 6 - Impossible de le noter : d'un côté, une activité incroyable, de la disponibilité, des déplacements intéressants, toujours en mouvement, à offrir des solutions. D'un autre côté, un manque de réalisme inadmissible à ce niveau.
VUCINIC 6.5 - Sa nonchalance est trompeuse et De Silvestri a souffert.
MATRI 7 - Dans tous les bons coups offensifs, il marque en outre le but décisif.

BORUC 6 - Une faute de main sur le 1-0, mais il retarde l'échéance à plusieurs reprises.
NATALI 5.5 - A souffert face à Matri
GAMBERINI 6 - Le seul défenseur à effectuer un match honorable.
PASQUAL 4.5 - Mis au supplice par Pepe et Lichtsteiner, il est pris dans son dos par Matri sur le 2-1.
DE SILVESTRI 5 - Défensivement battu par Vucinic, il a de plus centré comme un pied en phase offensive. Cassani peut se chauffer.
BEHRAMI 5.5 - Pas à son poste, sa grinta l'a empêché de sombrer. Comportement provocateur détestable.
KHARJA 5 - Il court, mais ne sert pas à grand-chose. Est-il seulement à son poste lui aussi ?
MUNARI 4.5 - Lent, pas combatif, imprécis, un fantôme d'un bout à l'autre de la rencontre. Et dire qu'il est resté sur le terrain jusqu'au bout !
VARGAS 6 - Son assist pour Jovetic sauve un match assez moyen de la part du Péruvien.
CERCI 5 - Invisible durant 45 minutes. Logiquement remplacé par GILARDINO (6), un peu plus convainquant, mais qui doit retrouver le rythme.
JOVETIC 7 - Même seul et isolé, le joyau florentin est un régal à voir jouer. Un but de très grande classe.

lundi 24 octobre 2011

"Les cafards" de Jo Nesbø

L'action du second roman de Jo Nesbø se déroule en Thaïlande. Harry Hole est envoyé là-bas pour enquêter sur le meurtre de l'ambassadeur de Norvège dans un hôtel de passes. Il doit agir en toute discrétion afin de garder la presse à scandale à l'écart. En creusant, Hole découvre que l'affaire est bien plus complexe qu'il n'y parait.

Dans une grosse moitié du bouquin, les pistes se réchauffent puis refroidissent, les fausses pistes se multiplient et la lecture est plaisante. Les personnages secondaires ne sont pas des faire-valoir et participent à rendre l'enquête plus complexe qu'il n'y parait. Cependant, l'identité du meurtrier ne fait bientôt plus aucun doute.

C'est là que ça se gâte et le dernier tiers du livre déçoit franchement. Les rebondissements sont téléphonés au possible et surtout, la lecture devient pénible. Est-ce lié à la traduction ? En tout cas, le style devient lourd et imprécis alors qu'il était agréable, clair et soigné jusque là. La fin ressemble à celle de "L'homme chauve-souris" : une course poursuite avec un Hole blessé.

Bref, il y a du mieux dans ce second roman, mais il est clair que cela n'atteint pas encore les sommets. Pour autant, je conseille plus volontiers ce second opus que le premier.

vendredi 21 octobre 2011

"L'homme chauve-souris" de Jo Nesbø

C'est parti pour la bibliographie Jo Nesbø que j'ai décidé de prendre dans l'ordre chronologique et son premier roman "L'homme chauve-souris" (1997). Autant dire tout de suite que j'ai mis du temps à le lire. Nesbø nous compte les aventures de l'inspecteur Harry Hole, alcoolique notoire et flic bourru, envoyé par sa hiérarchie en Australie pour travailler sur le meurtre violent d'une ressortissante norvégienne.

Si l'intrigue est intéressante et bien ficelée, Nesbø prend beaucoup de temps pour sa mise en place et surtout, la description de la société australienne, des conflits entre aborigènes et blancs, ralentit le rythme du livre et empêche de plonger totalement dans l'enquête. Parfois, ça fait un peu documentaire. Je pense que c'est pour cela que j'ai mis plus d'un mois pour terminer ce premier Nesbø.

Néanmoins, Jo Nesbø a du talent, le sens des formules, un style. Son personnage, Harry Hole, ne se livre pas immédiatement et j'avoue que je ne l'ai pas aimé au début. Mais au fil du livre, son passé ressurgit et on comprend mieux ce qui fait la fragilité de cet homme. Si ce premier roman ne me laissera pas une souvenir impérissable, je suis toutefois curieux de lire "Les cafards".

vendredi 2 septembre 2011

Qualifications Euro 2012 : Albanie - France 1-2

Sur une pelouse indigne de ce niveau de compétition, l'Equipe de France avait tout à craindre de ce déplacement à Tirana. Pourtant, dès les premières minutes de jeu, les Bleus allaient prendre le match par le bon bout. En ouvrant la marque dès la 11e minute de jeu, Karim Benzema rappelait encore une fois toute son importance dans le dispositif de Laurent Blanc. Devenu incontournable, le Madrilène marque le but le plus important, comme en Bosnie en septembre 2010.

Dans l'enchainement, sur un contre M'Vila lançait Benzema qui lui rendait le cuir dans la surface. L'excellent Rennais frappait sans contrôle : 0-2. Sur le coup d'envoi, les Albanais frappait la barre de Lloris puis le gardien lyonnais sortait le grand jeu devant le remuant Agolli.

Néanmoins, dominateurs, les Français maitrisaient globalement cette première mi-temps sans embuche, à l'exception de quelques sauts de concentration évitables (Kaboul, Malouda notamment). En atteignant la pause avec deux buts d'avance, les Bleus remplissaient parfaitement leur mission.

Mais ils allaient montrer un visage différent en seconde période en encaissant un but tout à fait évitable de Bogdani dès la reprise. Sur le coup, Abidal, Kaboul et Lloris ne démontrent pas des prouesses de communication... La suite allait cependant être aussi mauvaise. Lancés sur un rythme de sénateurs, le Bleus laissaient le ballon aux Albanais qui n'en demandaient pas tant. Nasri décrochant sans cesse de son poste de meneur de jeu, c'est tout le jeu des Bleus qui balbutie.

Le néo-Citizen a livré une prestation bien médiocre, mais que dire alors du match de Florent Malouda ? Le Guyanais a parfois été mauvais en bleu, mais il n'avait jamais donné une telle impression de nonchalance voir de je-m'en-foutisme. Sans solution, la relance française a trop souvent eu des pieds albanais pour réception. Il a fallu une nouvelle prouesse d'Hugo Lloris pour empêcher l'égalisation.

En fin de match, Kaboul puis Nasri toucheront le poteau des buts d'Ujkani. Les Bleus s'imposent dans la douleur là où ils auraient dû vaincre sans frayeur.

LLORIS 7 - Confirme son excellent début de saison avec l'OL avec notamment une parade splendide en première mi-temps. Plus que jamais indispensable.
REVEILLERE 6 - Livré à lui-même à plus d'une reprise, le Lyonnais a effectué un match sérieux sans prise de risque inutile.
EVRA 6 - Bon match. Concentré, il a vite retrouvé ses automatismes avec Ribéry. Duo à revoir.
KABOUL 5 - A-t-il été dépassé par l'enjeu ? Hésitant, lent, il n'a souvent été à la peine face à Bogdani.
ABIDAL 6 - Match sérieux du Catalan même si on peut lui reprocher son manque d'agressivité sur le but albanais.
DIARRA 6 - Bon abattage, bonne relance, un match sans histoire pour le capitaine français.
M'VILA 7 - Une nouvelle très bonne performance du Rennais, ponctuée de son premier but international. Il apporte de la verticalité au jeu et joue debout. Sa titularisation ne fait aucun débat actuellement.
NASRI 5 - A force de décrocher, il grippe toute l'attaque française en isolant Benzema et ne connait pas le jeu en première intention. Lassant et irritant.
RIBERY 6.5 - Retour remarqué du bavarois. Percutant, il a apporté de la vivacité à l'attaque. Il est sur la bonne voie. Encourageant.
MALOUDA 4 - Mauvais en première mi-temps, catastrophique en seconde.Remplacé par MARTIN, le Sochalien a réussi à faire plus avec deux ballons.
BENZEMA 7 - Un but, une passe décisive. What else ?

dimanche 28 août 2011

"Proies" de Mo Hayder

Mo Hayder a plutôt bonne presse parmi les auteurs de polar. Après le lecture de ce "Proies", je vais être obligé de croire que c'est sa plastique qui est appréciée plutôt que son talent. J'ai peiné à entrer dans le bouquin, j'ai peiné à poursuivre et j'ai peiné à le conclure. A aucun moment je n'ai été surpris. A aucun moment l'auteur ne m'a fait croire à une fausse piste. En fait, j'ai attendu un rebondissement tout au long du livre et celui-ci n'est jamais venu.

"Proies" nous compte l'histoire d'un vol de voiture dans laquelle se trouve une petite fille. Erreur de la part du voleur ? C'est ce que croit Caffery, mais la petite fille demeure néanmoins introuvable. Pire encore, une seconde fillette disparait à son tour.

L'intrigue de Hayder est aussi bâclée que l’enquête de Caffery et il faudra même "l'intervention" du Marcheur, personnage fictif, double de Caffery, pour que ce dernier devine que les petites filles sont dans des fosses. Sans compter les invraisemblances : Flea qui a fait disparaitre un corps pour protéger son frère, Flea qui part seul dans le tunnel et appelle, comme par hasard, le tueur pour lui indiquer sa position. Bref, du grand guignol.

Autant dire qu'à l'instar du "Symbole perdu" de Dan Brown, je ne peux que suggérer de ne pas lire ce polar.

dimanche 21 août 2011

"Mort et vie de Bobby Z" et "L'hiver de Frankie Machine" de Don Winslow

Don Winslow est un auteur qui m'a été recommandé en même temps que Ron Rash. J'écris sur ces deux bouquins en même temps car ils ont beaucoup de similitudes : les deux livres traitent de la cavale d'un homme dont le passé (proche ou plus éloigné) n'est pas exempt de reproche. L'homme est traqué par plusieurs personnes qui n'ont pas de rapport les unes avec les autres. L'homme a un grand cœur. L'homme a développé par de passé certaines capacités qui lui permettent aujourd'hui de s'en sortir.

J'ai littéralement adoré ces deux ouvrages. De vrais polars très rythmés, violents et sanglants. Un ton direct, sans fioriture, des caractères bien trempés, des mafieux, des répliques qui touchent, bref, de supers moments de lecture. Ces deux livres m'ont happé, impossible de les lâcher.

J'ai lu "L'hiver de Frankie Machine" en premier bien qu'il soit plus récent (vo 2006) que "Mort et vie de Bobby Z" (vo 1997). Frankie Macchiano est un mafieux rangé et désormais très occupé par une vie remplie entre son magasin d'appâts, l'approvisionnement de poisson et de linge de table aux restaurants du coin, ses locations immobilières, son ex-femme, sa fille, sa nouvelle compagne. Sans oublier le surf. Tout va bien jusqu'au jour où d'anciens amis cherchent à le liquider. Frankie part en cavale et cherche à savoir pourquoi et qui est derrière tout cela. Entre les courses poursuites, le passé de Frankie ressurgit.

"Mort et vie de Bobby Z" raconte l'histoire d'un looser (Tim) qui se voit proposer un marché par les stups. Se faire passer pour Bobby Z, la fameux Bobby Z, le roi de la dope (dealer de légende que tout le monde connait mais que peu ont rencontré) qui doit être échangé contre un agent des stups. Le problème, c'est que Bobby est mort. Et il se trouve que Tim lui ressemble étrangement et il n'a pas vraiment le choix. L'échange dégénère et Tim se retrouve entrainé dans une cavale avec un maximum de types dangereux à ses trousses. Jouissif !

jeudi 18 août 2011

"Un pied au paradis" de Ron Rash

Voilà un polar qui me laisse un sentiment mitigé. En le refermant, c'était plutôt la déception qui primait, car je n'avais pas eu les ingrédients "habituels" du polar. Le livre est composé de 5 narrateurs qui donnent leur point de vue sur l'intrigue. Ce procédé est original et ma foi, très intéressant même s'il aurait été appréciable qu'il y ait plus de différence dans la façon de narrer.

Mais ce qui est étrange avec ce récit, c'est que j'y pense souvent, à l'atmosphère du livre, à son ambiance, plus de 3 semaines après l'avoir lu. Ce bouquin ne se livre pas facilement, mais arrivé à son terme, il exerce une certaine forme de fascination.

Pour l'histoire, l'intrigue se déroule dans les années 50 en Caroline du Sud et un vétéran de la guerre (Holland) disparait. Sa mère est certaine que c'est le voisin (Billy) qui l'a tué, mais il n'y a aucune preuve. Le shérif Will Alexander (premier narrateur) enquête.

Aucun doute que ce roman ferait un excellent film et j'y ai vu Tommy Lee Jones dans le rôle du shérif et Kevin Bacon dans celui de Billy. Ne me demandez pas pourquoi j'ai visualisé les personnages ainsi.

"Le Symbole Perdu" de Dan Brown

Dan Brown doit-il arrêter d'écrire des polars ? C'est sincèrement ce qui m'est passé par la tête après avoir lu cet ignoble ouvrage. Si le "Da Vinci Code" m'avait plu, j'avais été déçu par "Anges & Démons" puis, surtout, par "Deception Point". Je remets cependant le couvert pour "Le Symbole Perdu" et j'ai eu tort.

Est-il possible de faire plus lourdingue ? L'intrigue est prévisible au possible et ne surprend pas. Le rythme est comme d'habitude chez Dan Brown, effréné. Le temps joue contre les protagonistes pourtant, on joue à la devinette à chaque question. Et comme par hasard, Langdon finit toujours par trouver la solution in extremis. Une fois, ça va, à chaque fois, c'est usant.

Autre point négatif : Mal'akh représente la noirceur absolue, l'inhumanité la plus affreuse, la plus cruelle. Pourquoi ? Parce que son papa (Peter Solomon) l'a laissé une nuit en prison !!! Même une prison turque (dont il sort sans aucun problème), ça fait proprement hurler de stupidité. Je vous épargne les autres caricatures de personnages que sont Peter Solomon (l'homme parfait), sa fille Katherine et la psychorigide Inoue Sato.

Enfin, comment ne pas passer sous silence cette interminable fin ? Après la mort de Mal'akh (fin du polar), le livre s'enferme dans une litanie d'explications sur le thème "Dieu est en nous" aussi inutile qu'insipide. Je crois que si Langdon et Katherine s'étaient embrassés, j'aurais brûle le bouquin !

Bref, le seul avantage que me procure cette lecture, c'est que je suis sûr d'apprécier le prochain livre !

jeudi 21 avril 2011

Copa del Rey : Real Madrid - FC Barcelone 1-0

Suis pas un fan du foot espagnol. Le Barça m'agace, le Real me fait pitié. Mais putain, quel match hier soir !!

Part 1 : Mourinho refait le coup à Guardiola. Sept joueurs à vocation défensive, Di Maria et Özil qui bloquent les couloir, CR7 libre. En première mi-temps, ça fonctionne à merveille, le Barça ne construit aucune action digne de ce nom et Casillas passe 45 minutes tranquilles. Mieux, à 3 ou 4 reprises, le Real manque de peu d'ouvrir la marque. L'assassin Pepe touche même le poteau (ça aurait vraiment été un scandale qu'il marque celui-là). Le trident Pepe-Khedira-Alonso étouffe Xavi, Iniesta et Busquets, les obligeant à faire circuler le ballon dans leur propre moitié de terrain. Pedro, mais surtout Messi dézonent, décrochent, mais rien y fait. Les Madrilènes sont concentrés, rigoureux et coulissent idéalement. A droite, Arbeloa choisit la manière forte : pas sûr qu'il puisse l'utiliser à nouveau en CL. A gauche, Marcelo, peut-être l'homme du match, mise sur sa vitesse. Ça marche : Messi est fantomatique. Malgré tout, c'est 0-0 à la mi-temps.

Part 2 : Le Barça reprend tambour battant et fait plier le Real en début de seconde période. Le trident souffre, Adriano et Alves plongent. Özil et Di Maria sont plus lâches sur le replacement. Casillas entre en scène et sauve la Maison Blanche. Carvalho et Ramos se démultiplient et parviennent toujours à mettre une partie de leur corps en opposition. Le Barça accélère mais n'emballe pas la match. C'est au tour de Pinto de devenir spectateur. Mourinho fait un changement intelligent (pléonasme) en sortant un Özil cramé pour planter Adebayor entre Mascherano et Piqué. Le grand togolais n'apporte cependant pas ce qu'on était en droit d'attendre de sa part, notamment sur les ballons aériens. Le Real souffre, la boite à savate est de sortie (mention spéciale à Arbeloa pour l'ensemble de son œuvre). Le Real ne rompt pas : 0-0 à la fin du temps réglementaire.

Part 3 : Alves a toujours plus de liberté et on sent que c'est sur ce flanc-là qu'il va se passer quelque chose. Messi-Alves d'un côté et Marcelo-Di Maria de l'autre s'en donnent à cœur joie. Brésil-Argentine dans chaque camp. Si les Catalans semblent avoir un avantage, ce sont les Castillans qui vont donner le coup de grâce. Le dos des latéraux brésiliens, c'est leur point faible. Une-deux Di Maria-Marcelo, Alves en retard, centre, détente mancunienne de CR7. 1-0, explosion.

La victoire du Real est finalement logique. Dans un match tendu comme un string, aussi équilibré, dans une opposition de style aussi marquée, c'est toujours l'équipe qui a le moins le ballon qui l'emporte. Comme je l'ai dit tout en haut, je ne suis pas fan du foot espagnol. Là, clairement, c'est l'un de matches de l'année, d'un niveau autrement supérieur au 5-0 du Camp Nou. Hier, il y avait deux équipes sur le terrain.

S'il semble que Mourinho a trouvé une méthode pour vaincre le Barça, j'en arrive à me poser la question sur la réaction des Catalans. Et si leur point faible était justement de ne pas savoir changer de style ? De ne pas avoir cette capacité à modifier leur façon de jouer dès lors que l'opposition leur tient tête ? Depuis qu'ils sont ados, ces mecs jouent ensemble la même partition basée sur la possession de balle. Ultra efficace, symphonie de jeu, magnifique, tout a été dit sur la capacité de cette équipe à créer du jeu. Un jeune joueur peut briller dans ce schéma puisqu'il retrouve les mêmes réflexes (positionnement, orientation du jeu, déplacements...) qu'il a dans son équipe habituelle. Monté par Cruyff, cette méthode est absolument admirable et garantit aux meilleurs joueurs de la Masia une opportunité de jouer en pro dans leur club.

Mais n'est-ce pas au détriment d'une culture tactique plus complète ? Contre l'Inter de Mourinho et le Real hier, le Barça a continué à jouer, jouer, encore jouer, répétant leurs gammes encore et encore. Mais face à un adversaire organisé et déterminé, ça a échoué. Les joueurs du Real proviennent de divers pays, de divers horizons, ont souvent connu plusieurs clubs avant d'évoluer avec les Merengues. Ces différents apports profitent à un entraîneur de la trempe de Mourinho : il sait qu'il peut modifier la tactique de son équipe, qu'il peut la faire évoluer de plusieurs manières différentes. Certes, il ne parviendra jamais à la fluidité de passes d'un Barça, mais les immenses talents qui composent le Real sont autant de possibilités d'éclairs de génie au cours d'une rencontre. Durant la prolongation, ile une-deux, le centre et le coup de tête ont été exécuté à la perfection et à une vitesse incroyable. L'éclair de génie dans les qualités des protagonistes : le jeu de passes de Marcelo, le qualité de centre de Di Maria, la détente immense et le coup de tête de CR7.

Alors les grincheux et pseudo amateur du "beau jeu" (mais qu'est-ce donc après tout ?) continueront de critiquer cette façon de jouer. Moi, ce jeu d'échec, ça m'a scotché à mon canapé.

lundi 4 avril 2011

Sortie VTT : Chancy again

Première sortie en groupe élargi pour 2011. Sur la ligne de départ, Abder, Daniel, Pedro et moi. Le soleil et la chaleur sont carrément au rendez-vous en ce 2 avril.

Pour cette sortie, le tracé de Chancy me semble adéquat : long, mais peu difficile. Je l'ai fait la semaine précédente en 2h30. Les 10 premiers kilomètres très faciles et roulants se passent très bien, un excellente mise en jambes. Après La Plaine, ça devient un peu plus ardu et Daniel commence à souffrir. C'est là qu'on a dû prendre nos coups de soleil, d'ailleurs...

A Chancy, nous nous arrêtons un moment à la fontaine. La sortie est vraiment très agréable et le soleil fait un bien fou. Nous souffrons un peu de la chaleur et c'est bien normal. Daniel nous fait une première "spéciale" à l'entrée de Gennecy : au lieu de prendre dans le village, il redescend à gauche : retour au point de départ, à savoir, le pire raidillon de la sortie !!!!

Tant bien que mal, nous atteignons tout de même La Petite Grave et attaquons la descente dans les bois jusqu'à Aire-la-Ville. A la sortie du bois, Daniel décide d'ouvrir une nouvelle trace à travers champ. On le retrouve entre deux arbres. Au bout du rouleau, il se perd dans Aire-la-Ville tandis que nous prenons un autre chemin, plus long.

Après le pont enjambant le Rhône, nos longues minutes d'attente et nos retours à Aire-la-Ville ne donnent rien : Daniel est introuvable. Nous prenons le chemin du retour, mais nous le ne rattrapons pas malgré un rythme soutenu.

Une sortie sympathique sous un magnifique soleil, mais trop hachée sur le retour depuis Chancy. Il n'empêche : les kilomètres s'accumulent et la forme vient doucement. Et j'ai, me semble-t-il, réglé mes soucis de selle. Et Daniel est finalement arrivé. Par la route de Peney, un constant faux-plat montant. L'horreur quand on est fatigué...

mardi 8 février 2011

2011, c'est chaud !

L'année est à peine entamée qu'il a déjà été possible de sortir à VTT. C'est pas beau, ça ? Une première balade en janvier avec Abder puis un sympathique trip ce dimanche avec Abder et Daniel. Pas de folies : on tourne les jambes, on papote, on pense aux grillades et on respire l'air frais. Sous un soleil quasi printanier, ces sorties font probablement plus de bien à la tête qu'au corps !

De la route, un peu de chemin, de la boue, de la caillasse... Deux mois sans sortie seulement, mais le manque était important. On prend déjà quelques repères, on envisage quelques belles sorties. Le parcours ? Nous sommes montés à Choully par la route, nous nous sommes baladés sur le coteau au milieu des vignes jusqu'à Russin, village depuis lequel nous sommes descendus au pont ferroviaire sur l'Allondon, passage obligatoire de nos sorties :-)

Depuis Verbois, nous sommes ensuite restés sur les rives du Rhône jusqu'à la passerelle Givaudan. C'est en remontant la route du Canada que Daniel nous a maudit... N'empêche qu'on était super heureux de ces deux heures de VTT à un rythme tout à fait correct pour un début de saison.

Vivement la suite...