vendredi 2 octobre 2009

Placebo - "Battle for the Sun"

Franchement, autant le dire tout de suite : cet album est une bonne surprise. J'avais un peu décroché avec le précédent "Meds" (je crois ne l'avoir écouté qu'une seule fois...), je trouvais que ce groupe se complaisait dans sa médiocrité. Reste que Placebo a changé. De batteur au moins. Est-ce un nouveau départ ? Peut-être bien, car il faut bien avouer que Steve Forrest tape plutôt bien et apporte un énergie, un plus certain à l'album.

Cela se vérifie d'ailleurs d'entrée : "
Kitty Litter" met les choses au point (au poing ?). La guitare est agressive, le chant également et les frappes à contretemps de Forrest font mouche, comme ça sera le cas tout au long de l'album. Le refrain est entêtant et très agréable. Un très, très bon titre qu'on n'attendait plus de la part de Placebo.

La suite me déçoit cependant : "
Ashtray Heart" et son refrain hispanisant m'agacent. Trop simple, trop basique. Le Placebo qui ne me plait pas.

Arrive ensuite le grandiose "
Battle for the Sun". Quel choc, quel titre. Un rythme lent amplifié par le chant de Molko. Puis le refrain aérien avec cette ligne de piano et de violons. Splendide ! On aimerait que cette chanson se prolonge encore et encore. I... I... I well battle for the sun...

"
For What it's Worth" est un titre rock typique dans lequel Placebo excelle. Rythmique basse-batterie binaire sans fioriture. A mon goût, ça manque un peu de... méchanceté !

Sur "
Devil in the Details", Placebo alterne entre une intro tranquille et un refrain plus déchaîné. On retrouve ces frappes à contretemps de Forrest. Ce titre est assez réussi.

Un peu de remplissage ensuite avec le léger "
Bright Lignts" qui ne casse pas trois pattes à un canard. Ce riff de guitare sonne faux et la chanson semble un peu bâclée.

Rayon remplissage toujours pour "
Speak in Tongue". Pas mauvais, mais pas bon non plus. Meilleur que la précédente, ce titre n'est cependant pas au niveau du reste de l'album. Au bout de quelques écoutes, on saute ces deux plages qui n'apportent pas grand-chose.

Car déboule ensuite "
The Never-Ending Why". Et là, le niveau s'élève à nouveau. Rythmique retrouvée, guitare acérée, pas de doute, Molko a remis les doigts dans la prise pour notre plus grand plaisir. Très bon titre.

L'intro de "
Julien" est aussi originale qu'excellente. L'arrivée de la guitare, discrète, ne l'est pas moins. Puis on lâche la sauce. Ah, ça fait un putain de bien ! Les violons font leur retour durant le superbe refrain. Pfff, sublime Placebo, vraiment... Ce titre est sans conteste l'un des meilleurs de l'album.

"
Happy You're Gone" comporte des couplets tranquilles et le refrain est plus électrique. Mais comme "Julien", ce titre dégage une puissance émotionnelle supérieure aux autres titres de l'album. Nouvelle réussite pour Placebo.

Avec "
Breathe Underwater", la bande à Molko nous achève avec un titre rapide aux riffs mortels. La batterie n'est pas en reste. Le refrain est une vraie tuerie et on sort de ce titre aussi soufflé qu'essoufflé.

Nouvel échec cependant avec "
Come Undone". Pas catastrophique mais un peu mou du genou, ce titre fait un peu tâche entre "Breathe Underwater" et le flamboyant "Kings of Medicine" qui cloture de la plus belle des manières l'album.

Sur cette dernière, la mélodie est d'une simplicité magnifique. Par petites touches, le titre prend de l'ampleur. Les cuivres apportent une orignialité très intéressante et cet chanson donne immédiatement envie de rappuyer sur Play pour réécouter l'intégralité de l'album.


Sur treize titres, cinq sont vraiment excellents et placent cet album au dessus des dernières productions des Anglais. Il faut remonter une dizaine d’années en arrière pour trouver du si bon Placebo, à l’époque de "Without You I'm Nothing" et "Black Market Music". Un album à découvrir, un groupe à redécouvrir.