mercredi 23 novembre 2011

Mal de dos, lombaires, lactose et autres contrariétés

Une fois n'est pas coutume, je vais parler de moi. Et si mon expérience peut aider quelqu'un...

En 2007, je me suis fait opérer d'une hernie discale lombaire (L4-L5). J'avais des pertes de sensibilité dans le pied droit. Après l'opération et la rééducation, je dirais que j'ai retrouvé toute la sensibilité du pied droit. La seule séquelle notoire est une contraction passagère du muscle externe qui se trouve le long du tibia droit. J'ai une crampe à cet endroit dès que je suis un peu déshydraté.

Mais à cette même période, j'ai commencé à avoir de temps en temps des douleurs lombaires, comme une "barre" au bas du dos. J'ai lié ces douleurs à l'opération et aux séquelles de celle-ci. Cette barre apparaissait certains jours, d'autres pas. Physio, massages, gymnastique posturale, stretching, rien n'y faisait. Parfois les douleurs étaient fortes, parfois elles étaient lancinantes. J'ai appris tous les gestes, toutes les postures correctes à adopter pour soulager mon dos et malgré cela, les douleurs ne disparaissaient pas. Jusqu'à fin 2008, on va dire que c'était gérable, avec des jours sans douleurs.

J'ai appris à les connaitre, ces douleurs. Musculaires. Je pensais alors que ces "inflammations" protégeaient mon dos, comme lorsque l'on tombe dans les pommes. Le seul médicament qui soulageait un peu mes douleurs était l'Aspégic 1000. L'aspirine décontractait simplement mes muscles. J'ai consommé quelques boites.

A partir de 2009, sans qu'il ne se soit passé quelque chose par rapport à mon dos, les douleurs se sont faites plus fréquentes et plus handicapantes. Quotidiennes. Les médecins ont fait de nouveaux examens, radios, IRM, rien de bien net n'apparaissait. En gros, je devais vivre avec cela et faire en sorte de me soulager le plus possible. Avec des jumeaux qui venaient de naitre, facile à dire ! Je devais me coucher après avoir été faire les courses et avoir porté deux sacs de la voiture à la maison. Déprimant et stressant de se sentir aussi "inutile" à 35 ans déjà... Moi l'amateur de football, de concerts, je ne trouvais plus de plaisir à me rendre dans un stade ou dans un salle, car je stressais avant par peur d'avoir mal au dos et inévitablement, celles-ci apparaissaient, plus ou moins fortement durant le match, le spectacle. Debout ou assis, c'était du pareil au même. A partir de 2010, je peux compter mes sorties sur les doigts d'une main, je pense. Je n'osais plus m'éloigner de chez moi, partir en week-end, car je ne savais pas si à un moment je ne devais pas avoir à m'allonger pour me calmer les douleurs.

A partir de mai 2011, le médecin m'envoie chez un ostéopathe dont l'approche globale de mon problème me plait. Il prend en compte mes antécédents (football, opérations aux genoux, scoliose...), ma taille (1m92), les influences extérieurs (stress...) et il est le premier à évoquer mon alimentation comme un facteur pouvant entrer en ligne de compte.

Début août 2011, j'ai soudainement de fortes douleurs au bas du ventre surtout le matin, accompagnées de diarrhées. J'en parle à ma sœur qui évoque son intolérance au lactose : "T'as qu'à essayer d'arrêter les produits laitiers pendant quelques jours, ça ne peut pas te faire de mal et tu verras bien si ça vient de là.". On était un jeudi matin et j'arrête illico les produits laitiers.

Le samedi matin, je me lève sans avoir mal au ventre, ni au dos. Content. Ma femme et les enfants étant de sortie, je vais faire les courses seul. En rentrant, je suis surpris de constater que je n'ai pas mal au dos. Étrange. Je me lance dans le nettoyage de la maison, je range, passe l'aspirateur. Debout, agenouillé, plié, je n'ai toujours pas mal au dos. J'exagère même et parviens quand même à "obtenir" une petite douleur. Mais pas la même, rien à voir.

JE REVIS SOUDAIN !!

Dès lors, je ne consomme plus de produits laitiers traditionnels, ma sœur me fait découvrir les gammes de produits laitiers sans lactose de la Coop (Free From) et de la Migros (Aha). Elle me conseille également un médicament à prendre avant de manger des produits contenant du lactose (Lacdigest). Je vais quand même voir son gastroentérologue qui... est ravi que je n'ai plus mal au dos ! Il confirme néanmoins une possible "connexion" entre l'intolérance au lactose et les douleurs musculaires. Mon ostéopathe, heureux lui aussi, me dit qu'il n'est pas utile d'en parler aux médecins qui m'ont suivi car ils n'y croiraient pas. Fantastique médecine...

Je ne suis pas médecin et je ne peux pas précisément expliquer le rapport entre le lait et mes douleurs dorsales. Je ne suis pas complètement intolérant au lactose, il doit me rester quelques enzymes pour faire une partie du boulot. J'ai souvent été sujet à des crampes lorsque je jouais au foot. Cela m'arrive encore parfois en VTT. A l'effort, la crampe provient d'une surcharge de calcium lié à la perte de sodium (sudation). Est-ce que cet équilibre calcium-sodium était toujours limite chez moi ? Le fait est que je ne bois pas beaucoup au quotidien. Pas le litre et demi recommandé en tout cas. Par contre, je prenais toujours mon bol de lait le matin. Et "m'intoxiquais". Je ne vois que la conjoncture de trois facteurs, une mauvaise coïncidence entre la hernie discale, l'intolérance au lactose et ma sensibilité aux crampes.

J'écris ce post en novembre 2011. Cela fait donc un peu plus de trois mois que je n'ai plus mal au dos, que je n'ai pas pris un Aspegic, que je peux à nouveau courir avec mes enfants et jouer avec eux sans avec l'air d'un grand-père. Je suis parti en week-end avec des copains sans angoisse, je suis allé voir deux matches de hockey et un concert. Comme avant.

Aussi, aujourd'hui, lorsque quelqu'un me dit qu'il a souvent mal au dos, je commence par lui demander s'il consomme beaucoup de produits laitiers.

dimanche 20 novembre 2011

"La griffe du chien" de Don Winslow

Énorme, monstrueux,époustouflant. Les adjectifs me manquent en évoquant "La griffe du chien", chef d’œuvre de Don Winslow. Le roman s'étale sur trente années de guerre entre autorités américaines et narcotrafiquants mexicains. Personnage central de l'ouvrage, Art Keller travaille pour la DEA au Mexique et est le témoin direct de la prise de contrôle du transport de la drogue colombienne par la famille Barrera. Le trampoline mexicain, plateforme de transit de la cocaïne entre la Colombie et les Etats-Unis. Entre Keller et les Barrera, la guerre commence...

Winslow utilise divers protagonistes dont les histoires se recoupent souvent. En dehors d'Art et des Barrera, les principaux acteurs du roman se nomment Nora, la prostituée au grand coeur, Callan, le tueur irlandais, mais on y trouve aussi la Mafia, des agents fédéraux,des politiciens, l'Eglise, les milices d'extrême-droite. Tous humains, tous à la limite entre le bien et le mal.

Roman noir, pessimiste, d'une violence inouïe où la réalité se mélange à la fiction (tremblement de terre de Mexico, ALENA...), c'est un pan de l'histoire des Etats-Unis et du Mexique qui est raconté ici au travers des luttes, manipulations, vengeances et guerres d'influence. Et des guerres tout courts.

"La griffe du chien" n'est pas de ces livres qu'on lit en salle d'attente ou dans le bus. Il vous prend aux tripes, les serre et ne les lâche plus. C'est probablement l'un des tous meilleurs romans que j'ai lus. Le plus impressionnant probablement, c'est cette sensation à la lecture d'être sans arrêt à la fin d'un polar traditionnel, toujours dans une extrême tension, toujours au bord de la rupture, sur le fil du rasoir.

Une œuvre monumentale que je vous invite à lire de toute urgence !