lundi 1 février 2010

Noir Désir - "666.667 Club"

En 1996, Noir Désir sort d'un silence de quatre ans et livre une galette énormissime : "666.667 Club". La pochette de l'album, un ciel vierge de toute impression, pourrait évoquer le paradis et à la sortie de l'album, on n'est pas loin de l'avoir traverser.

"666.667 Club"
s'ouvre sur le titre du même nom. Un morceau
instrumental, à la fois jazzy, oriental où les cuivres partent en sucette. N'empêche, le titre fait son effet et on se sent déjà ailleurs. Le début du voyage ? Peut-être bien. En tout cas, cette intro d'album est idéale.

Déboule alors "Fin de siècle" et son
riff de guitare. On retrouve alors un Noir Désir connu. Le titre est très enivrant, rythmé, surtout le chant de Cantat, explosif. On se laisse aller à des "Au cieeeeeeeeeeel, nous on veut de la vie !!". D'un bout à l'autre, ce titre dégage une folie maîtrisée jouissive.

Il laisse place au premier single de l'album : "Un jour en France", titre engagé, à
l'intro entêtante à la guitare. Une bombe. Sans refrain, la chanson est néanmoins entêtante, tel un cri de guerre, de révolte. Les paroles déboulent comme autant de murmures violents, explosant sur un constat de la société hexagonale. Imparable.

"A ton étoile" permet de souffler un peu et on se laisse bercer par cette guitare qui survole doucement la chanson tout en rythmant le refrain.

"Ernestine" et son violon tzigane. On est transporté, accompagné par Noir Désir, car ce titre sonne Noirdez à 200% ! L'impression que la chanson peut exploser à tout moment, une violence contenue qui n'est libérée qu'aux travers des "Ernestiiiiiiiiiine" chantée par Cantat.

On enchaîne par un coup de poing :
"Comme elle vient". Sprint rythmée, rock n'roll. Du Noir Désir d'antant, un retour aux sources, un bol d'air, le plein d'énergie. J'adore cette chanson. Elle file une pêche formidable.

"Prayer for a wanker" ne m'emballe pas même si la chanson n'est pas mauvaise. Elle n'est juste pas à mon goût.

Dès les premières notes de
"Les persiennes", on retrouve la hargne du groupe. La batterie est jouée à contre-temps durant toute la première partie de la chanson. Et le saxo qui part en vrille à la fin. Magnifique. Excellent titre en live !

Arrive un gros morceau : "L'homme pressé", critique violente des médias, notamment de la télévision. Le petit riff de guitare tout au long du titre, le chant varié de Cantat, la puissance de la section rythmique, un refrain entêtant et facilement mémoriasable, il y a tout dans cette chanson pour en faire un single monumental. Bingo !

Le rythme lent et lourd de "Lazy" ne nous laisse même pas le temps de souffler. "While you go awaaaaaaaaay", c'est trop trop bon. J'ai bizarrement longtemps passé sur cette chanson et maintenant, c'est l'une de mes préférées de l'album. Lazy, la la la la lazy !

"A la longue" annonce un fin d'album plus tranquille. Son harmonica, sa guitare acoustique. On souffle enfin, on peut se laisser aller...

"Septembre, en attendant", poésie. Une habitude avec cet album de terminer sur un titre "poétique", reposant essentiellement sur le texte et la voix de Cantat. Une manière douce de terminer cet album mythique. A noter que ce titre prend une toute autre ampleur en live.

Après "Tostaky", Noir Désir achève la concurrence : le plus grand groupe de rock français. Il faudra cinq ans à Noir Désir pour sortir "Des visages, des figures" qui en déroutera plus d'un par l'évolution radical du style musical des Bordelais. L'incarcération de Bertrand Cantat, son histoire personnelle, plonge ce groupe secret dans le drame. Aujourd'hui, on prie pour que l'histoire de Noir Désir se poursuive à la rubrique musical et non plus dans celle des faits divers...

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